terça-feira, 11 de março de 2014

Boom immobilier au Brésil : une bulle pourrait bientôt éclater

 

Boom immobilier au Brésil : une bulle pourrait bientôt éclater

De Natalia RAMOS (Agence France-Presse) – Il y a 1 jour 

Sao Paulo — Fatigué de perdre des heures dans les embouteillages de São Paulo ? Achetez un appartement de 25 mètres carrés à deux pas de votre bureau pour la bagatelle d'un... demi-million de dollars.

Les prix dans l'immobilier tutoient les sommets depuis le début du boom en 2008. Certains estiment qu'il reste de la marge, tandis que d'autres craignent une bulle sur le point d'exploser dans ce pays-continent de 200 millions d'habitants.

En 2003, les banques brésiliennes ont concédé des crédits immobiliers d'un total de 960 millions de dollars au taux de change actuel. Dix ans plus tard : 47,4 milliards de dollars, selon la Banque centrale.

Eduardo Lima fait partie des optimistes. Le directeur de NPI, une entreprise qui vend des immeubles, affirme à l'AFP que "la demande continue à être très forte et, par conséquent, le prix des logements" également.

- Le boom est passé -

Alexandre Lafer aussi est optimiste. Il a créé en 2009 l'entreprise de construction Vitacon, spécialisée dans les petits appartements et les immeubles avec partage de services de laverie, des gymnases et des cafés, et même des voitures et des vélos à partager.

"Nous avons connu une croissance annuelle de 40%. Nous assistons maintenant à une stabilisation, dit-il à l'AFP. De bonnes années se profilent encore, peut-être pas aussi bonnes que les précédentes, mais avec une croissance à deux chiffres".

Le Brésil a connu lors des années 2000 une forte expansion économique : 40 millions de personnes ont intégré la classe moyenne, ont eu de meilleurs revenus et ont accédé pour la première fois au crédit. La demande immobilière "comprimée" pendant des années a explosé alors que chutaient les taux d'intérêt élevés.

"Beaucoup de gens ont pu tout à coup acheter et le marché a adapté successivement les prix à la hausse", explique à l'AFP Vicente Lima Neto, chercheur à l'Institut d'économie appliquée (Ipea). Mais les prix "vont baisser : de combien et quand, je l'ignore", avance-t-il.

A Rio, cette baisse semble lointaine : les prix ont triplé depuis 2008 et continuent à monter à trois mois de la Coupe du monde de football et à deux ans des jeux Olympiques. L'année dernière, la valeur des immeubles a augmenté en moyenne de 15,2%.

"Cela reste un marché soutenable", déclare à l'AFP Joao Paulo Rio Tinto de Matos, président d'Ademi, qui regroupe les entreprises de la branche à Rio. "En 2014, il y aura une petite hausse. Il s'agit d'un marché mûr mais avec encore beaucoup de demande non seulement à cause du manque de logements, mais aussi en raison des grands événements".

Et cette demande pousse les prix. A Ipanema, un des quartiers les plus huppés de Rio, le mètre carré est en moyenne à 5.770 dollars. Pour louer un appartement de 60 mètres carrés, il faut débourser 2.650 dollars par mois.

Cela fait plus d'un an que l'architecte Bruna Dick cherche infructueusement un appartement à y louer. "Ils préfèrent avoir les appartements vides que les louer moins cher", regrette cette femme de 28 ans, pestant contre les "prix fous".

- Bulle à l'horizon ? -

"Au Brésil, il n'y a pas de bulle immobilière", assure à l'AFP Claudio Bernardes, président du syndicat de vente et de location d'immeubles de São Paulo.

80% des crédits hypothécaires dans le pays viennent de la banque publique Caixa Federal, et la majorité servent à acheter un premier logement, car "personne ne spécule", affirme-t-il. "Les Brésiliens achètent et paient", insiste-t-il.

Il souligne aussi que les crédits immobiliers ne représentent que 8% du PIB brésilien, que le chômage est très bas et qu'il y a "encore beaucoup de monde" qui entre sur le marché.

Mais les experts pointent la croissance très modérée du pays ces trois dernières années : 2,3% en 2013, 1% en 2012 et 2,7% en 2011, après un spectaculaire +7,5% en 2010.

"La croissance (du marché immobilier) a été très intense et rapide et il y a des caractéristiques de bulle", estime Vicente Lima Neto.

"Cette situation, avec ces prix, c'est insoutenable", abonde l'économiste Samy Dana, de la Fondation Getulio Vargas, spécialiste du secteur. "C'est une bulle immobilière. Les prix sont déjà élevés mais les gens continuent à acheter parce qu'ils ont peur qu'ils ne le soient encore plus après. C'est une logique de bulle".

 

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